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Appel national

- Etats généraux pour une information et des médias pluralistes

Signé par le SIPM

lundi 10 octobre 2005

Le SIPM est signataire d’un appel pour une information et des médias pluralistes. Parce que la liberté de la presse est inséparable de sa reprise en main par ses travailleurs, et que la précarité des salariés sert la toute-puissance des patrons et actionnaires.


Appel en pdf

Nous en appelons à tous les citoyens attachés à une information indépendante et pluraliste, aux journalistes, créateurs et salariés des médias, aux acteurs des médias associatifs, aux intermittents et précaires de tous les métiers de l’information et de la culture, aux militants et responsables des mouvements syndicaux, associatifs et politiques, aux mouvements d’éducation populaire, à toutes celles et à toux ceux qui entendent résister à l’information et à la culture mercantiles

Pour que se tiennent, localement et nationalement, des

ÉTATS GENERAUX POUR UNE INFORMATION ET DES MÉDIAS PLURALISTES

Des Etats Généraux, pourquoi ?

1. Pour remplir leur fonction démocratique, les médias devraient être soustraits à l’emprise directe des pouvoirs économiques et politiques. Or ce n’est manifestement le cas ni des médias privés, ni des médias publics. Les logiques financières qui prévalent dans les premiers ont désormais gagné les seconds, au point que le secteur public ne semble devoir son maintien qu’à la perpétuation de sa dépendance politique.

La concentration des médias, livrés à des groupes liés à des empires industriels, à des fonds de pension et au secteur bancaire dont le principal objectif est de répondre aux attentes de leurs actionnaires, compromet gravement la qualité et la diversité de l’information, du divertissement et de la culture.

Elle incite les groupes de presse qui ne dépendent pas directement des groupes les plus puissants à se battre contre eux avec les mêmes armes sur le même terrain.

Elle entraîne une course à la rentabilisation qui se traduit par une précarisation vertigineuse des métiers de l’information et de la culture, par la subordination croissante des journalistes à leur hiérarchie, par l’assujettissement de plus en plus étroit des programmes et de tous les producteurs d’information et de culture aux impératifs imposés par les diffuseurs et par les publicitaires.

Acteurs de la mondialisation libérale et de la dérive ultralibérale de l’Europe, la plupart de grands médias en sont, par éditorialistes et chroniqueurs interposés, les propagandistes. Au mépris de la diversité des opinions et des aspirations de leurs lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. Mais quand le pluralisme est mutilé, c’est la démocratie qui dépérit.

Le secteur public de l’audiovisuel ne fait pas exception, bien au contraire. Assujetti à la publicité, parce que son financement public est insuffisant, il se condamne, face aux chaînes et stations privées, à les concurrencer avec les armes commerciales de la course à l’audience instantanée. Placé sous la tutelle de la majorité politique du moment, il en subit directement les pressions et les reprises en main périodiques. Comment, dans ces conditions, pourrait-il remplir son rôle de service public ?

2. Les pouvoirs publics, loin de garantir l’égalité du droit d’accès aux médias, le pluralisme de l’information et l’indépendance des journalistes :

 Favorisent les concentrations guidées par la recherche obsédante du profit maximal dans le délai le plus court, qui est la règle du marché ;

 Livrent l’audiovisuel et de larges secteurs de la presse écrite aux appétits des groupes adossés à des conglomérats industriels bénéficiant des marchés publics ;

 Maintiennent leur encadrement politique d’un audiovisuel public, privé des moyens financiers de son indépendance ;

 Pérennisent un système d’aide à la presse qui favorise les médias financièrement les plus puissants et les plus mercantiles ;

 Participent à la fragilisation des médias indépendants des grands groupes en s’attaquant aux services publics, comme celui de la Poste qui réserve ses tarifs préférentiels aux médias les plus lucratifs ;

 Se refusent à doter les médias sans but lucratif et, plus particulièrement, les médias associatifs, du statut juridique et de l’aide financière sans lesquels leur existence est compromise.

Des Etats Généraux, dans quel but ?

Par ces Etat généraux, nous entendons dresser un état des lieux des problèmes à résoudre, proposer des solutions, les soumettre à toutes les forces politiques et aux parlementaires.

Sans préjuger du résultat, nous entendons mettre en discussion les questions suivantes :

 L’information est un bien commun. Comment garantir les droits d’informer et les droits à l’information contre toutes les tentatives politiques et économiques de les confisquer ?

 Ces droits doivent être protégés par une législation et des moyens à la hauteur des enjeux : lesquels ? Comment préserver et refonder le service public de l’audiovisuel ?

 Comment garantir l’essor des médias associatifs, sauvegarder le potentiel non-marchand d’Internet, doter les médias à but non lucratif du statut et des moyens dont ils sont besoin ?

 Le droit à l’information est d’abord le droit à une information diversifiée dans tous les domaines : comment la garantir, et favoriser en particulier la qualité et la pluralité des informations économique, sociale et internationale ?

 Le droit à l’information suppose de nouveaux droits pour les journalistes et, plus généralement, pour les producteurs d’information indépendants : lesquels et comment les garantir ?

Des États généraux, comment ?

1. Nous appelons à des Etats généraux ouverts, décentralisés, pluralistes.

 Ouverts - La question du droit à l’information est une question trop sérieuse pour être abandonnée aux seuls responsables des médias : elle concerne tous ceux qui, professionnels ou non, journalistes ou pas, concourent à la production de l’information. Les journalistes, les salariés des médias et leurs syndicats ont besoin du concours de tous.

 Décentralisés - La question du droit à l’information ne doit pas être réservée à des porte-parole nationaux (et omettre les médias régionaux). C’est pourquoi le processus des Etat Généraux que nous souhaitons impulser doit combiner des échéances locales et des échéances nationales et privilégier les ateliers, les commissions, les séminaires de réflexion et de proposition, contre toute tentation de céder aux mirages de la personnalisation et du spectacle... médiatiques.

 Pluralistes - La question du droit à une information pluraliste n’est le monopole de personne. Les exclusives viendront de ceux qui refusent de s’y associer.

2. Nous souhaitons donner naissance, non à une nouvelle structure, mais à un processus, marqué par des échéances fortes. Nous appelons donc à une

Première session nationale des États Généraux pour des médias et une information pluralistes en 2006


Appel rendu public le 3 octobre 2005.

 Site des Etats généraux

 Voir la liste actualisée des signataires

 Pour signer cet appel :

 Pour toutes les signatures individuelles, merci de recourir exclusivement à l’inscription automatisée sur le site de l’appel.

 Les signatures collectives (associations, collectifs, syndicats, formations politiques, etc.) et les signatures de journalistes sont reçues à l’adresse suivante (qui leur est exclusivement consacrée) : contact@etats-generaux-medias.org (ou etats-generaux@ouvaton.org).

Merci de signaler à la même adresse les erreurs ou omissions.