Un syndicalisme autogestionnaire et sans permanent

Accueil > Boîtes en lutte > Sections syndicales > Journaux officiels > Journal officieux n° 5

SIPM-CNT section Journaux officiels

Journal officieux n° 5

mercredi 1er décembre 2004

Adieux rouleurs, CDD, permanents rotos. La liquidation des précaires s’achève aux JO. Dans le silence général. On va pouvoir attaquer les piétons et les CDI.

SIPM-CNT

SIPM-CNT
Syndicat interprofessionnel presse & médias
Confédération nationale du travail
Section Journaux officiels
33, rue des Vignoles, Paris 20 - Tél : 01 43 72 95 34 http://cnt-f.org/sipm - jo@sipm-cnt.org

Une rentrée... brûlante

Ces derniers mois, la situation des agents en CDD (45 encore en avril, ils sont moins d'une vingtaine aujourd'hui) et en CDI fraîchement titularisés, ne s'est pas améliorée. Pire, elle ne cesse de se dégrader. Il ne peut en être autrement, compte tenu de la politique du personnel approximative de la direction. Côté Saci, après l'élimination massive des rouleurs, ce sont les " permanents " rotos qui sont visés.

Du fait de la suppression de postes en CDI et CDD, qui au regard de la masse de travail est aberrante, les agents sont contraints de répondre, dans le cadre de la " mobilité interne " à des appels à candidature. S'ils ne le font pas, leur hiérarchie les a prévenus qu'ils seraient d'office affectés à des services où il manque du personnel. Sous peine de licenciement en cas de refus.

Car le paradoxe est là : il y a autant sinon plus de travail qu'auparavant, mais moins de personnes pour le faire. Il serait donc raisonnable de penser qu'il y a eu une mauvaise prévision de la direction des JO, anticipant de manière erronée la baisse d'activité de l'entreprise... A moins qu'il ne s'agisse d'une stratégie délibérée, souvent employée pour justifier la privatisation par la prétendue mauvaise qualité du service. Quoi qu'il en soit, cela est préjudiciable à tous.

D'une part, des agents sont désormais au chômage, voués, pour la plupart d'entre eux, au chômage de longue durée, voire à la misère. A cet égard, les indemnités chômage sont bien souvent versées très tardivement par les JO, parfois avec 3 mois de retard. Comment manger, payer un loyer et des factures dans ces conditions ?

D'autre part, les agents en poste sont surchargés de travail mais on leur indique qu'il faut faire moins d'heures, pointage et refus de payer des heures supplémentaires obligent. Bienvenue au pays de la schizophrénie...
D'autres conséquences sont évidentes et plus graves, notamment chez les techniques : le doublement d'heures qui provoque une augmentation significative des accidents de travail, et donc des arrêts maladie. Vive les économies et la sécurité sur le lieu de travail !

Après les CDD, à qui le tour chez les CDI? Les huissiers, le SID, le magasin ? La tranquillité éphémère vendue par le directeur des JO aux salariés jusqu'en 2006, au prix du sacrifice des contrats à durée déterminée, risque de n'avoir qu'un temps. Nul doute que, avec ses subordonnés, à la moindre demande du SGG de réduction du personnel aux JO, il se chargera d'exécuter celle-là sans états d'âme, quelle que soit ses effets sur le personnel.

L'objectif sera, dans le contexte d'une activité soit disant déclinante, de se séparer d'une partie du personnel (toujours au nom de la modernisation et de la rentabilité de l'entreprise !!). Le plan hypothétique de départ envisagé pour les plus de 50 ans permettra déjà de se séparer d'une grosse part du personnel, étant donné la structure de la pyramide des âges de l'entreprise. Mais, à moins d'un sursaut du personnel, ce seront ensuite les agents ayant entre 25 et 45 ans qui seront la cible, comme cela était déjà indiqué lors de la réunion du 5 mars 2004 entre la Saci et le préfet.

Combien ? 100, 200 ?

Quand ? 2006 ? avant ? après ? Quand il n'y aura plus rien à vendre ou plus d'activité commerciale ?

Qui ? D'abord les plus jeunes ? Les moins qualifiés ? Un service déterminé ou tous les services ? Sachant que, à terme, si la direction annonce un jour la fin de l'activité, tous les agents de l'établissement seront menacés...

Dans quelles conditions ? Plan social ? Licenciements assortis ou non de mesures d'accompagnement bidon type Altédia ?

Et, surtout... si on se bouge pas maintenant, on le fera quand ?

Voilà les questions que chaque agent du JO devrait se poser avant qu'il ne soit trop tard.


Mauvaise tête (brèves)

• Que cache le " rapprochement " des JO et de la Documentation française ? Liquidation des 2 entités ? Privatisation de la majeure partie de la charge de travail ?

CAO (comptabilité analytique d'exploitation) (Passerelles n° 17). Outils prouvant la compétitivité des JO : l'objectif d'un service public est-il de rapporter de l'argent... ou de rendre service au public ? La logique concurrentielle est par définition une logique privée.

• Les JO engraissent le privé :
- Altédia pour le reclassement bidon des CDD éjectés (voir Journal officieux n° 4) ;
- Axiales pour la restructuration : se débarrasser des vieux machin, assouplir l'échine des autres ;
- Sopra pour installer un outil de " gestion de relation client " et des ressources humaines ;
- IBM business consulting services pour accompagner la Sopra (toute seule, elle s'emmerdait, la Sopra).
Merci l'argent public !

• La presse numérique : en location-maintenance (Passerelles n° 18), ce qui ne constitue nullement un investissement sur le long terme garant de la pérennité de la fabrication...

• Journée portes ouvertes : oubli dans la visite des ateliers de la Saci du 4e. Mise à mort symbolique ? Les ouvriers ont su rappeler à la direction qu'ils existaient encore...

• Résultats Saci au 1er semestre 2004 (Tableau de bord au 30 juin 2004) : baisse de la masse salariale (seule la pension aux retraités augmente) et baisse du nombre de salariés. Vivement le second semestre.

• Baisse du nombre de signes saisis par la SACI : - 34,3%... mais par rapport à des chiffres non corrigés ! (écrit en petit, en note). Puisqu'on vous dit qu'il n'y a plus de boulot !

• Pour l'instant, pas de résultat concernant la prétendue réintégration du travail fait à l'extérieur (Réunion extraordinaire du comité social 1/10/2004, voir ci-contre document téléchargeable). En revanche, côté externalisation, ça avance, avec le projet de se débarrasser du service de sécurité (lettre du préfet du 28/10/04)... Au prétexte que la tâche n'est pas motivante ! Elle le sera davantage pour des salariés de sous-traitants payés au lance-pierres ?

• Suppression du service fabrication, sous-traitance élargie des Bodacc, recul des Lois et décrets et du BOAMP papier au profit d'Internet géré par le privé... Depuis 2000, la part des pages publiées par la SACI a augmenté de 12,8%... celle par les sous-traitants de 37% !

• Remplacements : la " méthode empirique actuelle " (lettre du préfet, voir ci-contre document téléchargeable) permet de faire poireauter les services en attendant l'éventuelle validation par la hiérarchie, à la tête du client. La " méthode empirique ", c'est la lettre de cachet de la royauté : au bon vouloir du chef. Le contraire du Droit (le truc que les JO publient).

• CR réunion extraordinaire du comité social du 1/10/2004
1) On y apprend que le préfet a dû changer 7 fois de boulot. Obligé d'accepter un job de préfet pour survivre... Et les CDD se plaignent !
2) Le préfet " souhaite que les représentants du personnel " l'aident à motiver les salariés à se trimballer de service en service. Il oublie un détail : les DP, ça sert à défendre les droits des salariés.
3) Grosso modo, comme le souligne le secrétaire du comité social, cette réunion n'a servi à rien.

• Petite réflexion : le site Internet, géré par le privé, est mis en concurrence avec les éditions papier, intégrées aux JO. Le site étant gratuit, cela signifie que c'est l'Etat qui paye directement les bénéfices d'Ort. En revanche, la parution papier est payante. D'après vous, qui l'Etat favorise-t-il ? Pour qui sont valables les sacro-saintes règles de la concurrence ?