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Intersyndicale

La précarité version Mermet

samedi 25 septembre 2004

Les syndicats de Radio-France dénoncent le comportement de Daniel Mermet vis-à-vis de ses salariés. Mermet conteste mais les salariés concernés confirment.

Introduction du SIPM

Il n’y a pas de pire patron qu’un patron de gauche. Pas pire exploiteur, qu’un exploiteur sûr de son bon droit, et persuadé au nom d’une cause juste que lui-même peut s’exonérer des principes qu’il défend. Si nous faisons partie de ceux qui apprécient à sa grande valeur l’émission de Daniel Mermet, dans un paysage audiovisuel bien pauvre en émissions de qualité, nous ne pouvons que constater qu’en tant qu’employeur, Daniel Mermet ne vaut pas mieux que n’importe quel autre. Et nous ne pouvons qu’être au côté des salariés pour défendre leurs droits, une lutte concrète, à une petite échelle, contre la précarité.

Certes, Daniel Mermet est lui aussi un salarié. Mais son pouvoir sur les choix des autres salariés travaillant pour l’émission lui confère de fait une responsabilité indéniable dans cette affaire. Et ses dénégations psychologisantes nous rappellent trop une tendance lourde actuelle, qui vise à effacer la réalité des rapports de classe et des inégalités sociales derrière de pseudo-analyses déversées par les psys de service.

Le SIPM


La valse des collaborateurs continue dans l’équipe de Daniel Mermet. Il y a quelques mois, c’était son assistante, Joëlle Levert, la énième d’une longue série de collaborateurs épuisés, psychologiquement à bout, qui
était débarquée.

Aujourd’hui, c’est au tour de Claire Hauter et Thierry Scharf, deux
reporters permanents de l’émission, d’être sanctionnés pour cause de
"fonctionnarisation" et "manque de rendement" (ou bien pour avoir soutenu Joëlle Levert ?)

Tous deux se sont vu signifier en juin dernier que leur contrat de grille ne serait pas renouvelé à la rentrée.

Pour justifier cette décision, Daniel Mermet leur a tenu un discours
digne des patrons les plus brutaux : dorénavant ils seraient payés à la pige ce qui les stimulerait et les ferait travailler plus vite et plus efficacement. Selon lui, en substance, les reporters au contrat
s’avachiraient, relâcheraient leurs efforts et prendraient en otage le reste de l’équipe en les démoralisant par leur manque d’ardeur à la tâche. En s’organisant mieux, ils pourraient produire davantage.

Cela n’a pas empêché le même Daniel Mermet de rediffuser à la rentrée
dans son émission des reportages de ces deux "fonctionnaires", sans
mentionner, bien sûr, le sort qui leur a été réservé !

Claire Hauter et Thierry Scharf ont refusé, comme le droit du travail les y autorise, ce changement de contrat imposé autoritairement alors qu’ils travaillaient depuis plusieurs années pour cette émission exigeante, sans compter leurs heures.

Le comportement de Daniel Mermet est d’autant plus inadmissible, que ce producteur connaît très bien les conséquences désastreuses de la
précarité puisqu’il les dénonce, à juste titre, dans ses émissions. Mais il y a visiblement un fossé entre ses dénonciations et ses pratiques.

Pratiques qui profitent largement aux directions de France Inter et de Radio France !

Pour toutes ces raisons, mais surtout pour le respect des salariés et
notre lutte sans faille contre la précarité, nous refusons le double jeu de la direction et de Daniel Mermet.

Nous refusons le licenciement de deux collègues qui ne demandent qu’à
exercer leur métier !

Et pour un prochain numéro de l’émission, nous proposons un excellent
thème de reportage : la précarité à "Là bas si j’y suis".

Paris, le 22 septembre 2004.

SNRT-CGT, SNJ-CGT, CFDT, FO, CFTC, SNJ, CGC, SUD Radio France