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SIPM

News 29 novembre

vendredi 29 novembre 2002

Grève de France 3.

Dernières nouvelles de France 3, avec le texte d’un tract du SNRT-CGT et du SNJ-CGT.

Malgré l’arrogance et les menaces de la direction, la grève continue.

Bonne chance.

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Hier soir un protocole d’accord a été remis aux organisations syndicales à l
’issue de ce que la direction considère comme une ultime réunion de
négociation. Dès hier soir, la CGT a émis les plus vives réserves sur le
contenu de ce protocole et a décidé de ne pas le signer. Ce matin, une large
majorité d’assemblées générales a rejeté le texte et reconduit la grève.
Malgré cela M.Tessier et R.Pflimlin nous répondent par un nouvel ultimatum :
« Signez à 18h, je ne négocierai plus. »

La première urgence de cette grève, c’était la réappropriation de l’outil de
travail. Elle a été satisfaite pour la vidéo mobile lourde et partiellement
pour la vidéo légère, mais cette réponse ne se suffit pas en elle-même.
En effet à quoi peut bien servir un outil aussi performant soit il si la
maitrise des programmes nous échappe ?
A quoi peuvent bien servir des magazines si les journalistes et les
techniciens de la chaine n’y sont pas associés ?
Ce qui reste à gagner, et c’est le point central du préavis de grève, c’est
la consolidation et financement des programmes régionaux et de l’information
de notre chaîne de service public.
Cela passe par la remise en cause de la stratégie actuelle de la direction
de l’entreprise.

Aujourd’hui, la logique du sous financement de France 3 entraîne la chaîne
dans une course à l’audimat. Cette tendance qui s’accentue depuis plusieurs
années entraîne l’entreprise dans une logique commerciale purement
financière. La politique éditoriale qui en découle la détourne de ses
missions essentielles.

Dans ces conditions, le choix de la direction s’est porté sur des émissions
« grand public » comme C’est mon choix, On ne peut pas plaire à tout le
monde. Ces émissions, outre le fait de brouiller l’image de notre chaîne de
service public, sont confiées à des producteurs privés au détriment de l’
outil intégré de France 3.

Cette part de programme, qui est entièrement dans les mains du privé, pèse
lourd dans les comptes de la chaîne. Ces contrats passés à l’extérieur
privent le reste de la programmation nationale et régionale d’une grande
partie de ses ressources. Elles mettent les régions dans l’impossibilité de
créer et fabriquer leurs émissions propres, ce qui repose la question de la
vocation régionale de la chaîne.

De même, l’outil d’information et de fabrication dont dispose France 3 à
Paris, doit pouvoir fonctionner pour la création de programmes nationaux,
avec un peu moins de racolage mais un peu plus de crédit.

C’est cette revendication qui est aujourd’hui fondamentale. C’est celle d’un
réequilibrage dans les choix stratégiques de la chaîne qui doit se resourcer
dans ses missions originelles, pour rester la chaîne préférée des français,
parce qu’elle leur ressemble.

Tout cela est au cour de notre conflit mais n’écarte pas pour autant le
problème posé par la précarité qui doit être impérativement résolu par les
requalifications, et l’inéquité salariale qui doit trouver une solution dans
une approche plus volontariste.

La direction doit négocier
La tutelle ne peut pas se laver les mains
La grève continue

SNRT-CGT et SNJ-CGT (France 3)
Paris, le 28 novembre.