Un syndicalisme autogestionnaire et sans permanent

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Intersyndicale de Ouest-France

Ni extrémistes ni collabos

mardi 8 juillet 2003

Communiqué de l’intersyndicale des journalistes et personnels de Ouest-France, protestant contre la ligne éditoriale du journal, violemment engagée contre les grévistes de ce printemps.

Le conflit sur les retraites et l’Education nationale a, une nouvelle fois, mis en évidence le fossé entre les positions de la direction du journal et les convictions de ses salariés. Comme de nombreux lecteurs, comme de nombreux manifestants, l’ensemble des syndicats de l’entreprise a été choqué par l’hostilité systématique et parfois le mépris à l’égard du mouvement social, affichés à la une du journal. Le commentaire du 10 juin en donne le plus triste exemple.

Les conséquences ont été immédiates : journalistes pris à partie, manifestations devant les rédactions Ouest-France, désabonnement de lecteurs indignés. A plus long terme, on ne peut que redouter une perte de confiance de lecteurs qui, non seulement, ne se sont pas reconnus dans la position prise par le journal, mais, en plus, se sont sentis trahis et insultés. Comment réagir autrement lorsqu’on est qualifié d’extrémiste, d’imbécile, dès lors qu’on sort de la pensée unique ? Comment ne pas se sentir humilié par l’allusion à la "France de 1940" ?

Ouest-France se veut pluraliste ; prétend "dire sans nuire" ; a l’ambition de créer du lien social. Instruite par l’enquête qu’elle vient de réaliser, la direction a conscience qu’il faut se rapprocher des lecteurs. En réalité, elle s’en éloigne et refuse d’entendre les débats qui agitent la société. Les salariés, qui constituent la majorité du lectorat, sont fréquemment déconsidérés dans les positions éditoriales.

Les syndicats d’Ouest-France, eux-mêmes dénigrés dans l’édition du 15 avril dernier, désapprouvent le point de vue exprimé par la direction sur l’actuel conflit social. Ils lui demandent de montrer plus de respect envers le monde du travail.

Rennes, le jeudi 19 juin 2003.