Un syndicalisme autogestionnaire et sans permanent

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SIPM-CNT

PLURALISME SYNDICAL ?

jeudi 26 mai 2005

Ceci n’est pas de la guéguerre syndicale. Ceci n’est pas de l’anticommunisme primaire (ni secondaire, pas même tertiaire !). Ce n’est que la dénonciation d’un comportement inadmissible pour un syndicaliste.

Le SIPM-CNT dénonce l’agression dont a été victime l’un de ses militants de la part de Michel Diard, secrétaire du SNJ-CGT, en marge du rassemblement lundi 9 mai à Paris contre « le Diktat du oui », à l’appel de l’Observatoire Français des Médias.

Alors que l’un de nos militants, également journaliste à l’Humanité, interrogeait Henri Maler, président de l’Acrimed, ce dernier, voyant Michel Diard s’approcher, invita celui-ci à discuter avec « un camarade de [son] journal de lutte de classe ». Las ! En guise de réaction, Michel Diard aura rétorqué, devant témoins : « A ce journaliste, je n’ai rien à dire. Sinon, cela se résumerait par lui mettre mon poing dans la gueule ». Et de le traiter, pour des raisons obscures (à moins que ce ne soit parce qu’il était fort marri de n’avoir pu s’exprimer à la fin de ce rassemblement), à plusieurs reprises, de « voyou », comme un vulgaire militant du FN en prise avec un journaliste ayant eu l’outrecuidance d’avoir un regard critique.

Ce genre de menace ne serait qu’anecdotique si elle ne s’accompagnait pas de méthodes dignes des pires patrons pour mener sa guéguerre syndicale. Par le passé, en effet, Michel Diard s’est fendu de plusieurs courriers et coups de fil non pas au principal intéressé mais à la direction de l’Humanité (courageux, non ?) pour mettre en difficulté un journaliste dont le seul tort serait d’être à la CNT (et peut-être de ne plus être au SNJ-CGT...) Pourtant, ce journaliste entretient les meilleurs rapports avec bon nombres de militants et de responsables du SNJ-CGT, une constance chez la plupart des cénétistes se retrouvant bien souvent dans les mêmes combats que leurs camarades cégétistes. Malheureusement, ce professionnel aurait apparemment commis de véritables crimes de lèse majesté.

Lesquels ? Apparemment, à en croire les courriers que Michel Diard envoie à son « camarade » Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, celui de ne pas l’avoir cité lorsqu’il avait participé à un débat au CFD sur l’information sociale. Et, plus grave, de ne pas avoir contacté le SNJ-CGT mais le SNJ sur les phénomènes de concentrations dans les titres de la Socpresse, en particulier à Nord Eclair et la Voix du Nord.

Tout simplement parce que, lorsqu’un pigiste s’exprime dans un débat sur ses conditions de travail, ses propos sont autrement plus intéressants que ceux de tout permanent syndical. Mais aussi parce que, lorsque les délégués SNJ-CGT ne sont pas disponibles dans le temps imparti pour rédiger un article, on est en droit d’appeler d’autres représentants syndicaux.

Mais ces rudiments du métier de journaliste, Michel Diard semble les avoir oubliés. La direction de l’Humanité aussi puisqu’elle avalise ces critiques, mettant en difficulté notre camarade. Pas étonnant de la part d’un directeur l’ayant mauvaise depuis que la CNT a eu la bonne idée de réclamer devant les prud’hommes le paiement des journalistes au minimum conventionnel. Une direction qui oublie aussi que toute la chaîne décisionnelle de l’Humanité avait validé les articles incriminés.

Cette attitude autoritaire, notre militant l’a déjà connu quant il était au SNJ-CGT, Michel Diard ayant maintenu deux délégués qui avaient été rejeté par l’ensemble des votants du Congrès du SNJ-CGT à Lille il y a de cela plusieurs années. Et, à la CNT, on se rappelle son refus de travailler en intersyndicale quand montaient des initiatives autour de la précarité dans la presse.

Nous condamnons ces menaces, sachant que la division syndicale ne profite qu’au patronat. Mais que Michel Diard se rassure, ses écarts de langage -en marge d’une manifestation où associations, syndicats et autres organisations faisaient front commun pour que d’autres voix puissent se faire entendre dans le consensus médiatique actuel- n’auront pas été relayé dans son « journal de classe »...

SIPM-CNT et section interprofessionnelle CNT de L’Humanité