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SIPM-CNT

Solidaires : France Soir veut vivre

transmis par les salariés de France Soir

vendredi 27 août 2004

France Soir une fois de plus sur la sellette. Les salariés appellent à l’aide.

Lire le texte des salariés de France Soir plus bas, suivi de l’annonce parue dans Libé du 30 août.


INTRODUCTION DU SIPM

Deux ans après, France Soir à nouveau au coeur de la tempête. Vendu par Chaisemartin à Poligrafici, France Soir avait déjà largement eu à souffrir du management social du groupe italien. Licenciements, puis séparation de l’imprimerie et du journal, le tout accompagné d’une érosion constante des ventes.

Les salariés avaient dénoncé les politiques suicidaires de dirigeants incompétents, les conditions de travail incompatibles avec la production d’une presse de qualité.

Le feuilleton de fin juillet pourrait bien annoncer la fin du titre. Après l’annonce du rachat de 51% du capital par la Financière Hoche, une société immobilière, des rumeurs plus ou moins fantaisistes avaient couru, l’entreprise n’ayant clairement pas la capacité à racheter et sortir du gouffre un journal qui perd chaque mois 500000 euros.

N’est-ce pas symptomatique de ce que les marchands font de la presse, asservie à leurs intérêts financiers ? Que reste-t-il de la volonté d’après-guerre de protéger la presse des intérêts capitalistes, pour sauvegarder une information libre et pluraliste ?

Les camarades de France Soir demandent, en solidarité, que l’information sur leur situation soit diffusée. Qu’est devenue la capacité d’intervention des travailleurs de la presse dans la ligne éditoriale, lorsqu’ils en sont réduit à demander à d’autres d’informer ?

Même si nous restons sceptique quant à la capacité de France Soir à servir de rempart pour la démocratie, dans le contexte actuel, nous vous invitons à lire leur message et à le faire suivre.


TEXTE DES SALARIES DE FRANCE SOIR

Lisez attentivement ce mail. Ce n’est (malheureusement) pas une blague.

Le 8 novembre prochain, le journal France Soir fêtera son 60e anniversaire. Issu de la Résistance, ce quotidien au passé prestigieux, connu de tous, est aujourd’hui en danger de mort. Sans une réelle prise de conscience collective, les salariés redoutent que ce 60e anniversaire ne soit le dernier.

Après l’échec retentissant de l’opération de cession de 51% du capital de Presse-Alliance (société éditrice de France Soir) à la Financière Hoche, filiale de VME Patrimoine, au début du mois d’août, l’actuel directeur de la publication n’a laissé que peu d’espoir aux salariés, leur expliquant que la situation financière du journal était inextricable et que l’avenir du titre se jouait désormais entre un plan social drastique ou un dépôt de bilan.

Il y a d’autres solutions ! France Soir peut trouver un repreneur, France Soir veut vivre ! Et vivre mieux...

 Si l’expression "pluralité de la presse" sonne gentiment à votre oreille,
 Si vous êtes d’accord avec cette assertion : "Un quotidien qui meurt, c’est un peu de notre démocratie qui disparaît",
 Si la perspective de lire des quotidiens gratuits qui racontent tous la même chose tous les matins vous effraie,
 Si vous voulez que France Soir retrouve son rôle de grand quotidien populaire de qualité,
 Et même si vous ne lisez pas France Soir (vous devriez !),

Envoyez ce mail à dix de vos amis. Sinon vous serez maudits, vous, vos enfants et les enfants de vos enfants, qui se souviendront avec nostalgie de l’heureux temps où les journaux (d’information) existaient.

Les salariés de France Soir


Le lundi 30 août, une partie de la rédaction de France Soir s’est cotisée pour faire paraître cette annonce :

« Rédaction, jeune, compétente, enthousiaste, masse
salariale allégée, ayant affronté foultitude
d’épreuves, cherche repreneur sérieux ayant deniers et
envies à offrir à journal qui n’attend plus que vous
pour remettre idées fraîches sous presse. Contacter
(francesoirenlutte@yahoo.fr) », indique le message paru
dans la rubrique « messages personnels »