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Communiqué

Soutien aux kiosquiers grévistes

SIPM - SCIAL - Coordination vendeurs Relay H

mercredi 1er juin 2005

Pratiques monopolistiques de Lagardère au services des actionnaires. Les kiosquiers se rebiffent. Les caissiers-vendeurs des Relay H, le SCIAL et le SIPM les soutiennent. Explications.


Dés le lundi 30 Mai, premier jour de grève , les éditeurs ont choisi en ayant recours aux contrats précaires habituels dans le secteur du portage et de la presse gratuite, de tenter de briser la grève des kiosquiers en organisant des ventes à la criée devant les kiosques fermés.
Toutes celles et ceux que ces procédés indignent pourront certainement se passer de presse écrite pendant une semaine.


Les 2 grands syndicats de diffuseurs de presse SNDP et SNLP ont annoncé un mouvement de fermeture de leurs kiosques et magasins à compter du Lundi 30 Mai et ce pour une semaine.

L’importance dans la durée de cette protestation traduit l’impossibilité de continuer à supporter dans la distribution de presse des charges et des conditions de travail de plus en plus démentes, totalement irrespectueuses de la santé et de la dignité des travailleurs de la presse ainsi qu’une vive protestation face à l’immobilisme tant des pouvoirs publics que des grands groupes de l’édition (Lagardère, Prisma Presse, Dassault...) qui fonctionnent main dans la main pour que... rien ne change !

Mais ces conditions de travail ahurissantes(plus de 600 créations de titres l’année dernière) se retrouvent tout autant dans les kiosques RELAY.
Pourtant, en raison du contrat moyenâgeux qui lie les gérants des RELAY aux groupe Hachette-Lagardère, ceux-ci sont individuellement totalement interdit de parole.

Nous posons cette question aux syndicats représentatifs des gérants de Relay H (qui sont salariés d’Hachette) : pourquoi ce silence, cette absence absolue de solidarité avec le reste de la profession ?

Et cela alors même que les privilèges exorbitants de Lagardère en matière de rémunérations par commission, dénoncés par toute la profession, ne profite nullement aux gérants de Relay H que vous représentez, mais uniquement aux actionnaires.

Au-delà de notre incompréhension de votre attitude, nous, militant(e)s de la Coordination nationale des caissiers-vendeurs des Relay et des syndicats signataires, mais aussi travailleurs et usagers de la presse, nous alarmons des attaques de moins en moins feutrées de l’Etat, du patronat et des partis politiques institutionnels contre l’aspect le plus positif de la loi Bichet sur la presse qu’on cherche aujourd’hui à démanteler.

Si cette loi a eu malheureusement pour effet d’absoudre certains grands groupes éditoriaux de leur collusion avec le régime vichyste, elle garantit encore néanmoins une égalité de façade de traitement de tous les éditeurs du plus petit au plus grand et la possibilité à une presse libre d’opinion d’être diffusée aux quatre coins de la France.

Pourtant, aujourd’hui, par petites touches, cette loi est remise en cause, non seulement par les pressions commerciales qu’exercent sans interruption les grandes entreprises de presse sur les détaillants à coup de consignes merchandising et autre marketing publicitaire extrêmement juteux (cf : l’affichage sur les kiosques parisiens), non seulement par la volonté de faire désormais payer aux petits éditeurs le poids de leurs invendus (antérieurement prise en charge de manière « coopérative » par tous les éditeurs au nom de la pluralité de diffusion) quitte ainsi à couler de nombreux « petits » titres, mais aussi par la collusion de tous les partis politiques avec cette mainmise annoncée du groupe LAGARDERE sur une importante part du réseau détaillant.

Nous ne pouvons à ce titre que trouver extrêmement inquiétante la collusion du PS et des verts parisiens pour offrir à moyen terme la gestion de l’attribution des kiosques parisiens à une filiale privée commune NMPP-Hachette sur des critères d’ « animation commerciale », d’ « optimisation des implantations », « d’activités accessoires afin de compléter la rentabilité »,cette filiale versant une redevance en lieu et place des kiosquiers, assise sur les objectifs de chiffre d’affaires fixés par la mairie .(approuvé par le Conseil de Paris à l’unanimité le 15.11.04)

Dès lors, la garantie d’indépendance réaffirmée aux kiosquiers parisiens dans ce contexte nous apparaît à moyen terme pour ce qu’elle est : UNE VASTE FUMISTERIE !

Et après les kiosquiers parisiens, A QUI LE TOUR ? Kiosquiers de province, détaillants de presse ?

Nous affirmons notre solidarité avec la grève des kiosquiers parisiens

Coordination nationale des caissiers-vendeurs des RELAY
Syndicat CNT du Commerce-R.P. de la CNT (SCIAL -RP)
Syndicat de la presse (SIPM CNT) - http://cnt-f.org/sipm