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SIPM-CNT

Togo : mascarade électorale

samedi 30 avril 2005

Nos camarades qui ont participé à la mission d’observation des élections au Togo sont revenus.

Lire le tract du Comité de soutien au peuple togolais ci-contre.

Plus d’info sur le site du comité

En attendant des informations plus détaillées, dans les jours à venir, nous pouvons déjà indiquer que les élections se sont déroulées au Togo dans des conditions exécrables. Urnes bourrées, opposants cibles de tirs de l’armée... Deux militants du syndicat étaient là-bas avec le comité de soutien et sont témoins directs de nombreux faits de ce type.

Pourtant, officiellement, tout s’est bien passé. C’est légitimement que son fils a succédé à Eyadéma. Les Togolais ont voté à 60% pour le fils du dictateur qui a ensanglanté le pays et terrorisé la population pendant trente années.

RFI a bien tenu son rôle de voix de la France en l’occurrence, en martelant que les opposants refusaient de reconnaître la victoire de Faure Gnassingbé, sans jamais remettre en cause les conditions de déroulement du scrutin. Quand bien même tous les médias étaient interdits (dont RFI !). Pendant que le peuple togolais est condamné, après le bref espoir de démocratisation suite à la mort du dictateur, à ployer de nouveau sous le joug, pendant que des dizaines de jeunes révoltés sont massacrés, les médias français soit se taisent soit font mine de s’étonner devant cette opposition qui refuse de reconnaître sa défaite.

Pourtant, c’est au nom de la France, de ses intérêts économiques et géo-stratégique, de sa puissance, que, là-bas, un peuple devra subir la dictature du fils après celle du père. Et certains de ces hommes, en cherchant une vie meilleure dans cette même France, seront, s’ils y arrivent vivants, travailleurs sans-papiers, condamnés au travail au noir, enfermés dans des camps de rétention, criminalisés, humiliés...

PS : Nous sommes syndicalistes révolutionnaires, nous pensons que les travailleurs n’ont besoin que d’eux-mêmes et de s’organiser entre eux pour organiser la société. Nous ne croyons donc guère aux élections dans le cadre de la démocratie représentative... Au Togo, plus que le processus électoral lui-même, c’est la dimension de rupture avec la dictature dont il était porteur, la cristallisation des oppositions autour de cette nécessité vitale, le tout sur fond de vaste mouvement social, qui rendait notre soutien inévitable.